Ne m’appelez pas Irma

Je viens du monde de la PME, en Vendée, où le bon sens paysan joute quotidiennement avec l’envie d’avancer et une conviction : faire ensemble.

Autrement dit, j’ai appris d’un environnement où :

  • On n’a pas forcément de moyens donc on vise juste avec le budget.
  • On s’appuie sur les « vrais gens » et on bosse en se respectant.

Sauf que, comme chacun le sait, recruter est quand même souvent synonyme d’un truc pas du tout, mais alors pas du tout économique : l’erreur de jugement.

Quand j’ai voulu choisir mon orientation, le bac passé (au siècle dernier), j’ai hésité entre deux orientations :

  • Devenir Ingénieure
  • Devenir Psychologue Sociale et du Travail

On notera que des écoles d’ingé’ ont quand même sciemment accepté mon dossier à l’époque (des fous), mais j’ai fait une infidélité aux sciences physiques (que j’adorais !) pour leur préférer l’audace de la Psychologie et son chausse-trappe professionnel (« c’est une voie de garage Anne, on est d’accord avec ça ? »).

6 ans plus tard, je suis sortie diplômée d’une des plus belles fac pour cette filière : l’UCO à Angers (j’y ai même donné des cours, quand j’y pense…).

Plus de 20 ans après, je revendique ce qui constitue le cœur de mon outillage métier, ma clé de voûte pour aider toutes ces PME : le décodage des personnalités et des potentiels !

J’ai appris ce métier auprès d’un homme remarquable de talents, mon premier employeur et mentor Jean-Louis Lucas, et d’une personne talentueuse à souhait, Bérengère Vétal dont la finesse d’analyse et l’écriture restent inégalées à mes yeux.

Modestement, je crois n’être toujours pas arrivée à leurs niveaux respectifs…

En revanche je suis une passionnée de l’évaluation, voire même j’adore ça (limite je peux devenir chiante et très énervée surtout quand on me parle d’un test psycho juste… nul et cher).


J’adore l’évaluation, parce que :

1.Eh bien ça claque déjà d’être psy sociale et du travail 😉 et ça nous rattache à un code de déontologie au passage.

2. On mouille le maillot pour le client et le candidat pour apporter un avis clair et net comme si c’était pour nous. On écarte tout équivoque parce que « se recruter », c’est binaire : on y va ou pas.

3. Ça coûte pas cher pour sécuriser un recrutement ou une mobilité interne quand un recrutement raté coûte au bas mot 25K€ (et qu’en PME, on a vraiment d’autres sujets sur lesquels envoyer 25K€).

4. C’est hyper technique parce que c’est la combinaison de pleins de choses :

  • Une analyse humaine, culturelle, managériale, organisationnelle d’un écosystème-cible (on dit « analyse systémique » en psycho)
  • Une construction d’entretien sur-mesure (on dit « entretien semi-structuré » en psycho)
  • L’utilisation d’outils psychométriques (on dit « tests » dans la vraie vie)
  • L’élaboration de mises en situations complémentaires, de filtres (on dit pareil partout)
  • Le décryptage d’une personnalité qui se compose de façons de
    • Communiquer : comment la personne interagit avec les autres ?
    • Être : de quel socle émotionnel elle dispose ? comment se remet-elle en question et progresse ?
    • Agir : comment se met-elle en action et réalise les choses ?
  • Ça dépasse le spectre simple de la « personnalité » pour aller aussi sur le terrain des valeurs et des motivations profondes (on dit « motivations intrinsèques » en psycho)

C’est quand même enthousiasmant de comprendre pourquoi la personne a envie de se lever le matin ? Pourquoi elle trouve que sa journée a été chouette ou tout bonnement moisie jusqu’à l’os ?

Est-ce que c’est pour apprendre, relationner, donner aux autres, conquérir, créer, s’extirper d’autre chose, prendre l’ascendant, écrire l’histoire, rendre fier son entourage, prendre une revanche, etc. ?


Des intelligences

Oui, DES intelligences (et f*ck l’échelle de QI).

Chaque personne a de la ressource, une capacité de raisonnement, mais il s’agit de déterminer laquelle. Là, ce sont les sciences cognitives qui sont appelées à la rescousse pour décoder :

  • Le raisonnement rationnel vs. l’aisance abstractive et conceptuelle
  • L’analyse critique et objective
  • La fertilité mentale (je ne vous fais pas le coup de la pensée divergente…)
  • La capacité de rebond
  • Le raisonnement numérique
  • La vision spatiale

Et décoder tout ça permet de décrypter comment la personne comprend, apprend, explique, et sa vitesse d’apprentissage. Ça permet aussi de saisir si elle en a encore « sous la pédale », quel est son potentiel pour le poste, pour l’organisation et pour elle-même dans sa carrière.

  • On raconte une histoire professionnelle par avance parce que toutes nos analyses servent à une chose : donner de la consistance prédictive à l’analyse
  • Que va-t-il se passer si cette personne arrive dans telle organisation ? Est-ce que c’est judicieux et durable pour toutes les parties prenantes ? Combien de temps va durer l’alliance, le temps d’une lune de miel ou le temps de faire pousser toute une forêt ?
  • Comment va-t-elle exprimer son potentiel ? Quelles sont les conditions pour ça ?
  • En cas de contrainte, de charge, de stress, comment va-t-elle réagir ?
  • Quelles sont ses limites en termes d’énergie ? D’envie ? De gestion de la complexité ?
  • Auprès de quel style de manager doit-elle être pour exprimer pleinement qui elle est ?

Certains clients relisent des conclusions et conseils donnés après plus d’un an et certains nous ont parfois dit « c’était écrit » 😉


Ingénierie, humain & piña colada

A ceux qui pensent qu’on est des madame Irma bizarres, quand on regarde de près la finesse méthodologique et l’éthique que ça demande, je me dis juste, à désormais 44 ans, que j’ai réuni mes deux envies : l’ingénierie et l’humain.

Le tout bien encapsulé dans une farouche envie d’entreprendre pour mes chères PME.

Rien ne sort d’une boule de cristal, et moi je suis chanceuse.

A ceux qui pensent que quand on prend un verre avec un psy on est forcément analysé, je vous rassure : un psy quand ça prend un verre, ça prend juste un verre…