Bande de Flippés, c’est notre podcast en partenariat avec Le Lab RH.
Dans cet épisode :
- Sabrina Quéré – à la recherche d’un poste de Responsable recrutement
- Sa peur : ne pas trouver de job en CDI
Vous pouvez l’écouter, ou simplement lire la transcription ci-dessous.
Bouh !
À retenir de cet épisode
- Sabrina craint de ne pas décrocher de CDI, face à un marché favorisant les profils généralistes et un ralentissement des recrutements en 2024.
- Elle voit sa diversité de contrats comme un atout, témoignant de son adaptabilité et de sa gestion du changement.
- Elle se dit frustrée par le « ghosting » dans le recrutement, où les recruteurs cessent soudainement de donner des nouvelles.
- Sabrina estime que les recruteurs devraient connaître le chômage, pour mieux comprendre les candidats et offrir des retours constructifs.
- Elle souligne la complexité croissante du recrutement, exigeant des compétences en sourcing, data, marketing RH et anglais.
- Elle recommande de développer son réseau et d’être actif sur LinkedIn, tout en participant à des événements pour maintenir sa confiance.
- Sabrina insiste sur l’importance de l’image des entreprises, essentielle pour attirer les candidats, notamment de la génération Z.
« Je pense que tous les recruteurs devraient avoir vécu une période de chômage. Ça devrait être une obligation, car on apprend énormément. »
La transcription de l’épisode
Sabrina Quéré [00:00:00] J’ai peur de ne pas trouver de job en CDI.
Intro/Outro [00:00:08] Bouh ! Bienvenue dans Bande de Flippés. Le podcast qui explore les peurs des RH et des recruteurs. Que l’on ait 2 ou 20 ans d’expérience dans la fonction, les doutes subsistent, inhérents à la complexité de la nature humaine. À qui puis-je en parler ? Dois-je partager à ce sujet ? Où trouver les solutions ? Nous partons à la rencontre de DRH, RRH, recruteurs et recruteuses qui se confient à notre micro et ont décidé d’affronter la peur… De parler de ses peurs. Nous accueillons aujourd’hui Sabrina Quéré, Chargée de recrutement senior chez Wonderbox, Responsable carrières pour le groupe TF1, Head of Talent chez Leocare et aujourd’hui en recherche d’un poste de Responsable recrutement et pourtant… Flippée.
Etienne [00:00:51] Bonjour Sabrina.
Sabrina Quéré [00:00:52] Bonjour Étienne.
Etienne [00:00:54] Est-ce que tu peux nous expliquer ta peur ?
Sabrina Quéré [00:00:56] Ma peur Etienne c’est de ne pas trouver de job en CDI. Je recherche actuellement un poste de responsable recrutement.
Etienne [00:01:05] Qu’est-ce qui pourrait faire aujourd’hui que tu retrouves pas de job ?
Sabrina Quéré [00:01:09] Le contexte économique, qui est plutôt défavorable. Un avenir incertain. Il y a quand même énormément de postes qui ont été fermés en 2024. J’écoutais dernièrement même une étude qui montre qu’il y a une baisse significative du nombre de recrutements. Et donc ça, c’est vrai que ça me fait peur.
Etienne [00:01:32] Et est-ce que tu penses que l’évolution du nombre d’emplois, l’évolution de la fonction recrutement qui après Covid aussi s’est beaucoup développée, aujourd’hui tu sens un effet inverse dans les besoins des organisations et des entreprises ?
Sabrina Quéré [00:01:47] Selon moi on recherche plus des postes de DRH, de Head of people, des postes plus généralistes, plus transverses que des postes spécialisés en recrutement. Comme mécaniquement il y a moins de postes, moins de recrutements à faire, bah il y a moins de recherches, on cherche moins de recruteurs, de chargés de recrutement.
Etienne [00:02:07] Et aujourd’hui, pour toi, est-ce qu’il y a des freins ? Il y a des fausses croyances qui pourraient exister sur ton profil, sur ton parcours, sur les choses qui pourraient jouer dans ta recherche ?
Sabrina Quéré [00:02:16] Alors moi j’ai bientôt quinze ans d’expérience en recrutement. À la base, je ne viens pas du monde de la RH. J’ai fait des études en littérature latino américaine et je pense qu’au début de ma carrière, le fait de pas avoir de diplôme RH a été un handicap. Donc maintenant je pense que ce n’est plus le cas mais en tout cas au départ ça l’a sûrement été. Et une deuxième fausse croyance, on va dire que été une slasheuse un peu avant l’heure. J’ai eu beaucoup de CDD, j’ai eu aussi des CDI et souvent on peut effectivement me parler d’une certaine instabilité professionnelle alors que moi je vois que j’ai appris le fait d’être adaptable, l’adaptabilité, le changement de secteur d’activité. Donc moi j’y vois beaucoup de positif, mais je sais que ça peut être une crainte de recruteurs ou managers.
Etienne [00:03:17] Ton métier c’est le recrutement, donc tu es face à des confrères, potentiellement des anciens collègues, des gens avec qui t’as pu évoluer dans l’écosystème quand tu étais sur un poste de recrutement, t’es face à des DRH, de ce que tu évoques il y a aussi quelques biais. Est-ce que ça veut dire qu’il est plus difficile finalement, quand on est RH recruteur, de trouver un job ?
Sabrina Quéré [00:03:36] On connaît la machine de l’intérieur, en tout cas, on va être sensibles et exigeants sur les pratiques, sur les process, sur les bonnes pratiques en recrutement, sur aussi l’expérience candidat et à l’image de l’entreprise. En tout cas quand on va passer des process de recrutement on est peut être plus exigeants. Moi je sais personnellement que je ne démarre pas un process de recrutement ou même je ne candidate pas si je ne suis pas allée avant sur sur Glassdoor, voir un peu les avis des anciens collaborateurs. Je pense aussi qu’il y a peut-être une certaine honte quand on est RH, alors qu’on est spécialiste RH, recruteur, alors qu’on est spécialiste de l’emploi, de la recherche d’emploi, d’être dans cette situation de recherche. Il y a des choses même je découvre comme le ghosting, qui à la base est plutôt un phénomène amoureux, ou du lexique amoureux, que j’ai découvert là dernièrement. Donc concrètement, qu’est-ce que c’est ? C’est de passer des process de recrutement, de faire jusqu’à 10h d’entretien et à la fin de plus du tout avoir de nouvelles du recruteur.
Etienne [00:04:52] Donc ça, ça existe même pour toi en tout cas, c’est très présent, y compris même sur des fonctions finalement de recruteur, de RH, où on est très concerné finalement par ces enjeux de processus, de parcours, d’expérience candidats ?
Sabrina Quéré [00:05:04] Moi j’y ai été plusieurs fois confrontée ces derniers mois, je pensais pas que c’était si présent. Pour donner un chiffre, il y a un tiers des entretiens que j’ai pu passer où je n’ai pas eu de retours. donc on est quand même sur quelque chose qui est quand même significatif.
Etienne [00:05:26] Et malgré des relances ou des tentatives, tu n’arrives plus à avoir les gens ?
Sabrina Quéré [00:05:29] Ils ne répondent plus, voilà. Il y a des personnes que j’avais sur LinkedIn, j’ai envoyé des messages et non ils ne répondent plus.
Etienne [00:05:36] Comment tu te l’expliques ? Pour avoir vécu, pour connaître finalement ce métier et ce poste, en étant aussi de l’autre côté quand tu occupais le poste de responsable recrutement. Comment tu t’expliques ça ?
Sabrina Quéré [00:05:50] C’est vrai que actuellement, je pense qu’il y a énormément de candidats pour les postes proposés. Je vois souvent les jauges sur LinkedIn qui atteignent très facilement les 100 candidatures en deux jours. Donc je pense qu’il y a un vrai travail de sélection à faire, donc manque de temps sûrement derrière. Et des fois je me dis y a peut-être pas assez la conscience qu’il y a quand même une vraie personne derrière une candidature. Et moi j’ai vraiment acquis une conviction qui est que je pense que tous les recruteurs devraient avoir vécu une période de chômage, passer de l’autre côté. Et pour moi ça devrait être une obligation parce qu’on apprend énormément. Le temps d’un candidat n’est pas le temps d’un responsable recrutement et je pense que ça fera de moi encore un meilleur recruteur après cette période.
Etienne [00:06:46] Justement par rapport à ce que tu apprends en ce moment avec cette période, demain dans ton futur poste, c’est quoi les points sur lesquels tu vas être encore plus exigeante ou intransigeante ?
Sabrina Quéré [00:06:57] De faire un retour à un candidat, ça c’est clair ! Qu’il soit positif comme négatif, je pense encore plus travailler mes réponses négatives à des candidats. Ça ce sera pour moi vraiment essentiel.
Etienne [00:07:12] Et il y a d’autres choses dans le parcours global de candidature qui te marquent aujourd’hui avec ce regard de candidate ?
Sabrina Quéré [00:07:23] Quand je regarde les différentes façons de candidater, les ATS utilisés, de voir qu’il y a encore des entreprises qui obligent à mettre une lettre de motivation pour candidater, ou alors on ne peut pas continuer le process… que finalement le fait de candidater soit quand même assez, on va dire techniquement assez long, assez compliqué.
Etienne [00:07:47] Il faut créer son mot de passe et son code.
Sabrina Quéré [00:07:48] Créer son mot de passe, créer ses codes, des fois plusieurs fois essayer de plugger son CV, l’obligation de mettre une lettre de motivation. Je trouve que c’est beaucoup de temps et versus à côté des fois quand on finit par pas avoir de retours ça peut créer une grande frustration effectivement.
Etienne [00:08:18] Est-ce que quand on est responsable recrutement et qu’on cherche un poste de recrutement, finalement, notre interlocuteur dans l’entreprise c’est quelqu’un qui occupe le poste qu’on vise potentiellement, si je m’adresse au responsable recrutement, est-ce que ça vient complexifier sa recherche ou sa prise de contact ? Parce que finalement, en fait, le poste qu’on vise concerne les gens qui vont être potentiellement notre point d’entrée, notre contact dans l’entreprise.
Sabrina Quéré [00:08:42] C’est sûr qu’on cherche à savoir, en tout cas à essayer de comprendre pourquoi la personne quitte son poste. Parce que j’ai eu aussi ce cas là, je candidatais pour une personne qui était sur le départ. Donc on a envie de savoir concrètement ce qui s’est passé. Des fois c’est vrai que on pose aussi les questions nous en tant que recruteur, dans ce sens pour savoir pourquoi la personne quitte son poste.
Etienne [00:09:17] Tu évoquais tout à l’heure le contexte économique qui joue. Est-ce que pour toi il joue aussi dans les types de profils qui sont recherchés aujourd’hui dans les organisations, sur les postes que tu vises ?
Sabrina Quéré [00:09:28] J’ai le sentiment qu’actuellement il y a comme une prise de risque qui doit être minime pour les entreprises. Et donc on va aller sur des sur des profils très ciblés qui viennent exactement du même secteur d’activité que l’entreprise qui recherche. Et donc c’est vrai que c’est moins ouvert qu’il y a quelques années, malheureusement.
Etienne [00:09:51] Et est-ce que le fait que quand je regarde ton parcours, tu es passée par des grosses structures, des grosses entreprises aux parisiennes. Sur un marché parfois local, régional, comme on peut l’avoir dans les Pays de la Loire, est-ce que tu ressens une réticence dans des profils sur des organisations plus PME – ETI à des profils de grands groupes comme toi ?
Sabrina Quéré [00:10:11] Alors moi c’est vrai que j’ai fait en terme de typologie d’entreprise, j’ai été du grand groupe à la startup, j’ai appris énormément que ce soit en start up ou en grands groupes. En start up ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est le fait de pouvoir créer son terrain de jeu, créer des process, mettre en place dans un temps qui peut être très rapide donc il y a une vraie stimulation. Dans les grands groupes là j’ai apprécié le fait d’être au contact d’experts dans leur métier. Donc non, je n’ai pas le sentiment que le fait d’avoir été dans dans des grands groupes parisiens soit un frein. Mais plutôt ça va apporter de nouvelles choses, apporter aussi des process que peut-être les plus petits groupes n’ont pas.
Etienne [00:11:03] Et dans un marché économique comme celui qu’on vit, qui est potentiellement un peu plus compliqué, quels conseils tu donnes à d’autres personnes, qui sont sur ton métier ou d’autres métiers, mais qui galèrent en ce moment dans leur recherche d’emploi ? Là en tant plutôt qu’expert du recrutement, quels conseils tu donnerais ?
Sabrina Quéré [00:11:19] Le réseau, le réseau. Ne pas hésiter vraiment à travailler son réseau, à participer à des événements. Déjà, ça fait sortir de chez soi, ça fait rencontrer du monde, ça fait échanger. Des fois, on est quand même sur des moments où on a une certaine perte de confiance en soi. Si j’ai aussi accepté de participer aujourd’hui à ce podcast sur cette thématique, c’est aussi pour décomplexer les RH qui sont dans ma situation. Donc c’est vraiment travailler son réseau, aller à des événements en vrai, avec des vraies personnes, ça fait un bien fou, et continuer aussi à travailler son personal branding sur les réseaux sociaux tels que LinkedIn.
Etienne [00:12:03] Tu évoques le podcast, c’est compliqué d’évoquer le fait qu’on est en recherche et qu’on peut galérer dans sa recherche en ce moment ?
Sabrina Quéré [00:12:12] Je pense que, en général, c’est quand même la recherche d’emploi en soi est vue comme un moment de faiblesse. Socialement, on est à côté. Ça, je pense que c’est assez évident et encore plus quand on est RH. Comme je l’ai dit tout à l’heure, RH, recruteur, on est censé être des spécialistes de l’emploi et donc c’est vrai que ça peut être un peu plus difficile ce moment-là.
Etienne [00:12:47] Quand on est RH en recherche, on est finalement en face de ses homologues. Donc est-ce que c’est plus facile d’aller vers des RH quand on recherche du boulot pour évoquer le sujet ? Parce que on est face à des confrères qui comprennent, qui sont plus attentifs, plus réceptifs ? Est-ce que finalement non, c’est comme pour tout candidat, avec les mêmes difficultés ? Est-ce que c’est même amplifié en termes de difficultés et de regard porté sur le sujet ?
Sabrina Quéré [00:13:09] Alors là, j’aurais une tendance naturelle à dire que c’est possiblement plus plus compliqué, parce que là ils maîtrisent leur sujet et maitrisent le métier, donc ils vont aussi avoir des attentes encore plus élevées face à des candidats RH parce que ils connaissent, ils maîtrisent le métier, ce qui est moins le cas quand on recrute sur d’autres fonctions où on va peut-être être moins exigeants en termes de technique. Là, on est en face de gens qui sont en maîtrise donc naturellement, j’aurais tendance à dire que c’est plus compliqué quand on est RH face à d’autres RH.
Etienne [00:13:51] Et aujourd’hui, quand tu analyses les annonces auxquelles tu as pu postuler, les rencontres que t’as pu faire, aujourd’hui qu’est-ce qui est le plus attendu sur un poste de responsable recrutement dans ce que cherchent les entreprises ? Ton regard finalement sur l’évolution du métier au travers des expériences de processus que tu as pu vivre, c’est quoi les points les plus attendus aujourd’hui sur ces postes ?
Sabrina Quéré [00:14:11] Alors. En ayant mes quasiment quinze ans d’expérience, clairement le métier de recruteur a changé. On est d’ailleurs passé d’une terminologie française qui était « chargée de recrutement », de « responsable de recrutement », maintenant on parle de « talent acquisition specialist », de « talent acquisition manager ». On est sur une fonction qui s’est complexifiée, où on va demander à un chargé de recrutement d’être bon finalement aussi en sourcing, avoir une partie commerciale, être bon sur la partie data, donc data analyst, le marketing RH, les relations école avec une dimension encore plus stratégique. Donc je trouve que le métier s’est clairement complexifié avec cerise sur le gâteau, très souvent, je dirais dans 90 % des offres, on demande aussi un niveau d’anglais qui est entre le courant et le bilingue, pour des entreprises qui sont souvent franco françaises, on va aussi demander la maîtrise de la langue.
Etienne [00:15:17] Pour toi, c’est-à-dire qu’on a un cahier des charges avec finalement ce fameux mouton à cinq pattes et des compétences qui ne sont pas nécessaires aujourd’hui mais on veut tellement tout anticiper qu’on préfère sécuriser alors qu’il n’y en a pas besoin ? Ou c’est lié à une évolution du métier qui nécessite vraiment de maîtriser ses compétences, y compris dans des univers Franco-Français ?
Sabrina Quéré [00:15:38] Alors c’est sûr que sur la langue j’ai eu des postes où c’était marqué de parler anglais couramment et finalement, dans la pratique au quotidien, il n’y avait quasiment pas d’anglais. Je pense autrement pour tout ce qui concerne le métier, donc la partie comme j’ai dit sourcing, la partie maîtrise maîtrise de la data, maîtrise du marketing RH, ça devient nécessaire. Parce que c’est vraiment ce qui va faire que les entreprises vont pouvoir aussi se démarquer auprès de candidats. Et je trouve que ça rend le poste encore plus intéressant, car plus stratégique, car on trouve même les lettres de noblesse. J’ai un souvenir il y a quelques années qu’une collègue RH m’avait dit qu’il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour faire du recrutement. Alors que maintenant je regardais encore dernièrement une étude LinkedIn : le huitième poste le plus recherché c’est un poste de talent acquisition manager. Donc c’est qu’on a enfin compris que c’était un poste qui était stratégique, parce que les forces vives de l’entreprise ce sont les personnes qui la complètent. Et aussi au niveau des salaires, qui au fil des années ont quand même augmenté, avec même des parties variables. Quand j’ai démarré le recrutement, j’avais jamais vu la possibilité d’avoir des variables sur les fonctions recrutement. Alors peut-être les consultants recrutement, mais alors en entreprise c’était impossible.
Etienne [00:17:21] Et là tu dis justement « huitième job recherché », ça veut dire qu’il y a vraiment du besoin et que c’est plutôt rassurant dans le cadre de ta recherche, se dire que c’est un métier qui est recherché ?
Sabrina Quéré [00:17:34] Alors je pense que là on est sur la conjoncture économique 2024 est quand même particulière. 2022, surtout 2022-2023, ont été des années de l’ordre de l’exceptionnel où clairement moi j’ai été contacté très très souvent. Les salaires avaient fait une envolée. Là, on revient sur quelque chose, on va dire qui est différent. Comme je disais tout à l’heure, une baisse des postes ouverts donc voilà, on est sur quelque chose qui revient, on va dire, à la normale, voire un peu moins, vu qu’il y a moins de recherche de postes, moins de postes ouverts actuellement.
Etienne [00:18:13] Par rapport à ta peur, qu’est-ce qui pourrait te rassurer aujourd’hui dans ta recherche ? Ou te rendre plus sereine ?
Sabrina Quéré [00:18:21] Comme je le dis, j’ai confiance en l’avenir en me disant que 2025, la situation peut s’améliorer. Comme je l’ai dit, ça reste quand même le huitième poste le plus recherché, donc il y a encore des ouvertures de postes. Et aussi, j’ai quand même une bonne communauté, une bonne visibilité sur les réseaux sociaux, sur LinkedIn en particulier. Et je pense que ça voilà j’ai encore des personnes qui me contactent, donc ça aussi ça me rassure et ça me donne plein d’espoir.
Etienne [00:18:57] Je suis un DRH qui écoute ce podcast, je recherche un responsable recrutement, c’est quoi les trois points forts qu’il font que j’appelle Sabrina après avoir écouté ce podcast ? C’est le moment en promotion !
Sabrina Quéré [00:19:10] J’ai recruté alors en quinze ans quasiment plus de 1000 personnes je pense sur tous mes secteurs d’activité. Donc je sais que j’ai une capacité à recruter vite et bien pour les entreprises. Donc cette capacité d’adaptation, ça c’est vrai que c’est ma force. Le marketing RH, c’est aussi un sujet qui me passionne vraiment, je lis beaucoup sur le sujet, ça m’intéresse et je le développe énormément. Et je sais que c’est un vrai enjeu RH pour les entreprises de plus en plus et encore plus en 2025. Et enfin le côté dynamique et avec de l’humour. Je pense que ça c’est important pour un bon responsable recrutement !
Etienne [00:20:05] Et la partie marketing RH quand tu l’évoques, ça veut dire quoi aujourd’hui du marketing RH pour une fonction recrutement ? Quelqu’un qui n’aurait pas développé cette dimension dans son organisation et qui se pose la question, qu’est-ce que ça apporte ? Qu’est-ce que ça veut dire avoir du marketing RH dans la fonction recrutement ?
Sabrina Quéré [00:20:21] Alors moi, il y a toujours quelque chose qui m’étonne, c’est quand je vois qu’un recruteur a moins de 500 personnes dans son réseau LinkedIn. Je me demande comment il fait pour approcher, sourcer. Je sais, on peut passer par LinkedIn Recruteur mais voilà, j’ai toujours cette cette interrogation.
Etienne [00:20:41] Avec une annonce non ?
Sabrina Quéré [00:20:44] Totalement. Alors actuellement il y a beaucoup de gens qui répondent aux annonces. Mais moi j’ai été plutôt dans des cas où, même dans des grands groupes, j’avais peu de candidatures, donc il fallait que j’aille chercher quand même les personnes. Mais les recruteurs, ce sont des ambassadeurs, donc c’est communiquer sur les réseaux, c’est faire des posts, c’est participer à des tables rondes, c’est s’intéresser. Il y a un vrai effort de veille, innovation RH en fait, à faire maintenant dans le métier de recruteur, on ne peut plus juste poster et attendre que les candidatures arrivent. Pour moi ça c’est impossible. Et dans les équipes de recrutement et des recruteurs que j’ai managé, c’est ça aussi que j’ai envie de nourrir, c’est cette curiosité parce que c’est un métier où il y a tout le temps des nouveautés. C’est super, c’est passionnant.
Etienne [00:21:50] Et si on a un jeune responsable recrutement qui nous écoute, quels conseils tu lui donnes ? Là pour conclure un peu notre podcast sur les clés pour réussir dans son job, dans son métier.
Sabrina Quéré [00:22:03] Comme je le disais, c’est beaucoup de curiosité. Là il va être en plus dans une génération où souvent son propre responsable aura été responsable recrutement, directeur recrutement, on va dire un expert. C’est vrai que ça, comme je disais tout à l’heure, le recrutement est une vraie expertise. Moi à mon époque j’ai jamais eu de manager, jusqu’à il y a peu de temps, expert en recrutement, c’était des DRH. Donc là c’est aussi de pouvoir échanger avec son responsable sur les différentes pratiques. Et ça va être, comme je dis, beaucoup, beaucoup, beaucoup de veille sur les réseaux, écouter des podcasts, c’est se nourrir en tout cas de tout ça. Personnellement, je vais beaucoup par exemple sur TikTok. Pas que pour le plaisir, mais parce que aussi j’entends, je vois, ce que les gens disent et pensent des process de recrutement. Actuellement la mode il y a beaucoup de gens qui se filment, qui font des retours de leurs entretiens de recrutement, ce qu’ils en ont pensé et ça, c’est comme une nouveauté. On ne voyait pas ça il y a quelques années. Avec des gens qui commentent derrière. Donc l’image de marque devient aussi essentielle. C’est travailler aussi l’expérience, cette expérience candidat qui est essentielle. Et après il y a d’autres conseils. C’est travailler toute la partie data, avoir des KPI et les suivre. C’est une science le recrutement, de plus en plus. On n’est plus du tout dans l’air de « le recrutement, c’est quelque chose de subjectif ». Maintenant c’est quelque chose qui est professionnalisé, une science, des chiffres à suivre. Et c’est ce qui fait que quinze ans après, je suis encore, comme je le dis encore, recruteur. J’ai envie de rester dans ce domaine d’activité.
Etienne [00:24:00] Je réagis sur TikTok, l’exemple que tu donnes. Est-ce que quand on est candidat recrutement, on peut se permettre aussi de partager ses expériences ou on se grille un peu de le faire ? Tu évoquais tout à l’heure le fait d’avoir été ghostée par des entreprises, il y a plein de candidats sur plein de métiers qui auraient fait des postes, qui auraient partagé le sujet. Est-ce que quand on est candidat en recrutement, finalement, c’est plus compliqué de venir s’exprimer ouvertement sur ce sujet ?
Sabrina Quéré [00:24:24] Hum, je pense que oui, parce que ça fait un peu contestataire et la fonction RH n’est pas une fonction qui se veut contestataire. Donc c’est vrai que personnellement je me suis pas encore lancée à faire des vidéos sur TikTok sur le sujet, mais je peux comprendre la réaction de certaines personnes.
Etienne [00:24:49] Pour toi c’est utile et ça apporte des choses le fait qu’un candidat fasse ça ou c’est juste un exutoire dont il a besoin ? Ou est-ce que ça permet de faire bouger les lignes derrière ?
Sabrina Quéré [00:24:59] Si l’entreprise est sensible, regarde ça, je pense que derrière oui, ça va faire que les pratiques vont s’améliorer. De toute façon les entreprises n’ont pas le choix. C’est tellement important l’image. Moi personnellement, j’ai déjà arrêté des process de recrutement, ou pas démarré un process de recrutement, parce que ce que j’avais pu lire sur l’entreprise était négatif. Et énormément de candidats, et encore plus la génération Z comme on dit, est extrêmement sensible à l’image de l’entreprise. Pareil, autre chose qui se démocratise souvent, on peut être contacté sur les réseaux par des candidats alors qu’on n’est même plus dans l’entreprise, pour avoir un retour sur l’expérience qu’on a eue. C’est des choses qu’avant on aurait peut-être fait dans son cercle très privé. Mais maintenant c’est assez fréquent les personnes qui nous contactent : qu’en pensez vous ? Je suis en process, etc.
Etienne [00:26:05] On voit beaucoup d’anciens responsables recrutement, même d’anciens DRH, dire qu’ils sont contactés par des candidats dans les entreprises dans lesquelles ils sont passées, qui viennent en tout cas les consulter pour avoir leur regard maintenant qu’ils n’y sont plus, sur la véracité en tout cas de l’entreprise, de sa politique et de ce qui est fait.
Sabrina Quéré [00:26:20] Ça a été mon cas. Ca a été mon cas encore dernièrement. Oui, j’ai reçu un mail d’une personne qui me posait des questions sur une entreprise.
Etienne [00:26:32] Si t’avais un rêve pour le monde du recrutement, pour les recruteurs, ce serait quoi ton rêve ?
Sabrina Quéré [00:26:37] Alors là, je vais te sembler peut-être un peu naïve, un peu bisounours et je vais l’assumer parce que c’est ma personnalité, mais toujours plus de bienveillance. Voilà, ça je pense que c’est important, la considération de l’autre, le respect qu’on peut avoir pour l’autre, pour le candidat. Je pense que ça c’est essentiel. Plus de bien on va dire, peut-être plus de considération pour l’autre. Ça c’est clé.
Etienne [00:27:10] Merci Sabrina.
Sabrina Quéré [00:27:11] Merci Etienne.
Sabrina Quéré [00:27:14] Merci d’avoir écouté Bande de Flippés. Un podcast produit et imaginé par l’Etincelle RH en partenariat avec Le Lab RH. Si vous avez des remarques, des suggestions ou si vous voulez partager vos peurs, vous pouvez envoyer un message sur LinkedIn à Etienne Ageneau. On se retrouve dans deux semaines pour découvrir un autre membre de la Bande de Flippés. Bouh!